Le paintball est une activité sportive opposant deux équipes dont les joueurs sont équipés de masques de protection et de lanceurs (ou marqueurs). Les lanceurs propulsent par air comprimé ou par CO2 des billes de peinture de calibre 0.68 ou de 0.50 et de 0.43 et de 0.40.

Dans sa version sportive, deux équipes de 7;5 ou 3 joueurs s'opposent pour récupérer un drapeau situé dans la base adverse afin de le ramener à sa base dans un temps limité ou buzzer sur un buzzer situé dans le camp adverse. Un joueur est éliminé quand il est touché par une bille.

Ce sport peut être dangereux s'il est mal encadré ou si les conditions de sécurité ne sont pas respectées (zone de jeu clairement délimitée par des filets, port d'un masque spécifique, lanceur en bon état et plafonné à une certaine vitesse, bouchon de canon mis en permanence hors des terrains, etc.)

 

Terrains

La forêt ou les sites naturels, ont été historiquement les premières catégories de terrains utilisées, les arbres et la végétation faisant office d'obstacles naturels. Le paintball a été souvent pratiqué de manière "sauvage" dans des bâtiments industriels désaffectés, mais les pratiques actuelles de sécurité et d'assurance n'encouragent pas ce genre de pratiques marginales et souvent réprimandées par la loi faute d'encadrement approprié. Dans un second temps, le jeu s'est développé sur des terrains en plaine garnis d'obstacles artificiels permettant aux spectateurs une vision de l'ensemble du jeu. Des parcours en salle sur le même principe existent également. Enfin se sont développés dernièrement des obstacles gonflables pouvant être installés sur n'importe quel type de terrain sportif et offrant une très bonne visibilité aux spectateurs, ils sont rapidement devenus la norme pour les compétitions.

 

Le paintball est possible dans la plupart des pays, mais, par exemple, l'Italie, le Luxembourg et certains Länder allemands en interdisent la pratique. En France, il n'est pas possible de jouer sur un terrain du domaine public, mais il existe de nombreux clubs ou sociétés privées louant des terrains adaptés à cette activité et répondant à la législation en vigueur. Il n'existe pas d'interdiction a priori pour organiser une partie sur un terrain privé, mais, comme pour toute activité de ce type, la responsabilité de l'organisateur peut être engagée en cas de problèmes. Par ailleurs, des billes bien que parfaitement biodégradables mettent plusieurs semaines à disparaître et certaines surfaces perméables, comme le crépi des maisons, peuvent être tachées durablement.

Le paintball sportif

 

 

 

Le paintball sportif

Le paintball sportif représente la version ancienne et adaptée à la compétition de loisir du même nom. Il peut être au choix classé dans la catégorie des sports extrêmes (par les sensations qu'il procure) ou dans les sports mécaniques (à cause des lanceurs utilisés par les joueurs pour envoyer les billes).

Un travail important a été fait pour débarrasser le paintball sportif de sa connotation militaire, les tenues de camouflage et les billes de couleur rouge sont par exemple interdites en compétition en France. Le paintball sportif se distingue également par l'utilisation d'un terrain normalisé symétrique permettant aux spectateurs de suivre les parties en toute sécurité.

En compétition, les terrains sont constitués d'obstacles artificiels (gonflables le plus souvent) organisés de manière symétrique et qui doivent être complètement entourés de filets de 6 mètres de haut afin d'éviter les projections de billes sur les spectateurs.

Malgré l'appellation paintball sportif, cette activité est considérée en France comme une « activité physique de loisir » et non un sport, par le ministère chargé des Sports. Les fédérations de paintball sportif européennes sont regroupées sous l'entité EPBF (European PaintBall Federation) qui gère un système de licence commun aux circuits privés et associatifs. Cette même EPBF est sous l'égide de l'UPBF (United Paintball Federation) regroupant les fédérations américaines et asiatiques. Il n'y a néanmoins pas encore de vrai circuit mondial organisé.

 

Le Paintball

Équipement

Masque : Celui-ci protège le visage du joueur des impacts occasionnés par les billes de peinture. En l'an 2000, 1200 lésions oculaires dues à des accidents de paintball ont été répertoriées aux États-Unis, aucune des victimes ne portait de masque. Le paintball reste néanmoins un des sports les moins risqués lorsqu'il est correctement encadré2.

Lanceur (ou marqueur) : élément mécanique ou électronique servant à propulser les billes grâce au gaz (CO2 ou à l' air comprimé selon le système utilisé) contenu dans une bouteille. La limite légale américaine pour leur puissance est de 300 fps (300 pieds par seconde ou environ 90 m/s) en sortie de canon. En France les lanceurs sont des armes de 7e catégorie soumis a déclaration auprès de la préfecture à partir du moment où sa puissance est réglée au delà de 10 joules (soit environ 450fps). Dans ce cas un permis de chasse ou une licence de tir sportif accompagné d'un document officiel Cerfa sont envoyés à la préfecture dont dépend l'acheteur. Cette démarche est effectuée par le vendeur. En dessous de 10 joules, une copie de la pièce d'identité ainsi que l'inscription de la vente dans un cahier de vente d'arme de 7e catégorie est obligatoire et suffit. Un lanceur électronique peut tirer en théorie jusqu'à 30 billes par seconde.

Les Stock Class  : ces marqueurs possèdent une réserve très limitée en billes et en gaz. Ils embarquent en général une dizaine de billes et utilisent des sparklets de gaz (Capsules de CO2). Lanceur à une main, ils ressemblent aux armes de poing que tout le monde connaît.

Les Lanceurs Pompes  : le réarmement est manuel et se fait grâce à deux pièces qui coulissent l'une sur l'autre permettant d'engager la bille dans le canon et d'armer le marteau destiné à relâcher l'air.

Les lanceurs semi-automatiques  : le réarmement est automatique mais l'éjection de la bille n'est pas continue si on garde la détente appuyée. Les lanceurs semi-automatiques sont aujourd'hui les plus utilisés dans le monde du paintball. On distingue cependant deux grandes familles :

Les Semi-auto mécaniques : appelés également "méca". Sur ces lanceurs, l'action d'appuyer sur la détente relâche un marteau qui libère à l'impact et pendant un court instant le gaz comprimé de la bouteille permettant d'éjecter la bille.

Les Semi-auto électroniques : généralement dédiés au paintball sportif, ils embarquent une carte électronique programmable et un ensemble de capteurs (le plus courant étant un œil laser pour certifier la présence d'une bille) permettant d'augmenter considérablement le débit des tirs et de réduire la casse de bille. L'action d'appuyer sur la détente vient activer un interrupteur relié à la carte électronique logée dans la poignée du lanceur (de manière générale, certains modèles ont des cartes situées en d'autres éléments). La carte active ensuite une électrovanne qui libère l'air pour expulser la bille. Les cartes proposent en général certains modes de tir assistés (ou ramping). Grâce à ces modes, le nombre de billes lancées est supérieur au nombre de pressions sur la détente. Selon les tournois, certains "modes" pourront être autorisés ou non. Ils sont en général réglementés par le nombre de billes par seconde (limité à douze pour la majorité des tournois) et par le temps séparant deux billes. Ces lanceurs demandent un réglage et un entretien minutieux pour un fonctionnement optimal.

Les lanceurs automatiques  : Ils sont considérés comme armes de 4e catégorie en France et sont donc interdits sur la plupart des terrains de loisirs et tous les terrains de compétition. Ce sont des lanceurs électroniques semi-automatiques débridés (ou importés des USA par exemple) afin de tirer tant que l'appui est maintenu sur la gâchette.

Bouchon de canon : Élément essentiel de la sécurité dans le paintball, le bouchon de canon est une pièce servant à obstruer la sortie de canon de façon suffisamment résistante qu'un tir accidentel de bille soit stoppé. Les bouchons en plastique (barrel plug) à joints ont tendance à disparaître au profit de sacs à canon ou barrel sock qui sont des poches en tissu résistant maintenues sur le canon par des élastiques puissants reliés à l'arrière du marqueur. Cet élément est obligatoire sur tous les terrains de paintball et tous les lanceurs sont vendus avec.

Verrou de pontet : Système de verrouillage à clé qui permet de bloquer l'accès à la détente du lanceur, le verrou vient se loger sur l'arcade de pontet empêchant tout mouvement de la queue de détente et donc tout tir accidentel. Cela ressemble à un cadenas ovale. Bien que le bouchon de canon est largement plus utilisé du fait de son prix et de sa disponibilité aisée, le verrou de pontet est l'un des moyens de sécurité le plus sûr, car il empêche qui que ce soit d'autre que le propriétaire de tirer avec le lanceur.

Billes : Les billes sont pour un joueur régulier l'équipement le plus coûteux. Il s'agit de deux coques de gélatine (souvent de l'amidon) solides, remplies de colorant alimentaire et soudées l'une à l'autre. La composition du mélange interne est polyéthylène glycol, sorbitol, glycérine et eau dans la majorité des cas, mélange à fort pouvoir osmotique, ce qui peut entrainer en cas d'ingestion une diarrhée. Elles doivent être biodégradables et non-toxiques. On en trouve de plus ou moins tachantes et à la fragilité variable pour jouer en diverses saisons. Les billes peuvent être de n'importe quelle couleur, en général se sont des couleurs fluo pour repérer le marquage plus facilement, il en existe même des pailletées. Certain joueurs de scenario utilisent le rouge, mais cette couleur est rarement utilisé par les autres joueurs qui la jugent trop sanglante. Leur dégradabilité est variable, de quelques jours à plusieurs mois. La qualité d'une bille est définie par la régularité de sa coquille, de la soudure, son pouvoir tachant, sa résistance (évitant qu'elle casse dans le lanceur) et sa fragilité (favorisant la casse à l'impact). Les meilleures billes sont encore fabriquées sur le continent américain.

Loader : Chargeur, réservoir de billes. Afin de pouvoir suivre la cadence de tir des lanceurs électroniques, certains loaders sont équipés d'une hélice mécanique actionnée par un moteur électrique alimenté par des piles, et qui agit comme une sorte de turbine qui accroît le débit de billes. Ces loaders sont également électroniques, puisqu'une carte permet de régler leur vitesse. Certains loaders possèdent un "œil" optique (détecteur de bille) ou capteur sonore afin de ne pas fonctionner continuellement.

 

Gaz : Le gaz de propulsion de la bille est soit du CO2 soit de l'air comprimé (couramment appelé "nitro", puisque l'air est composé en majeure partie d'azote). Le CO2 est un gaz qui coûte peu cher à l'achat, mais a tendance à geler quand on le détend trop vite (tirs rapides). De plus c'est un gaz qui réagit énormément aux différences de température ce qui occasionne des variations importantes de pression, et par conséquent, une vitesse de bille approximative. Le CO2 est plus agressif que l'air sur les joints et la mécanique interne du lanceur ; on l'utilise principalement pour les lanceurs de loisir ou semi-auto mécaniques. L'air comprimé est beaucoup plus stable aux variations de température, il ne gèle pas, a des débits soutenus et est donc indispensable pour alimenter les lanceurs électroniques.

Bouteilles : Les bouteilles sont des réservoirs de gaz en aluminium, fibre de verre ou kevlar permettant de concilier légèreté et résistance à la pression. Leur pression est donnée en psi (pounds per square inch, livres-force par poucecarré : 1 psi ≈ 0,068 94 bar). Les pressions dans les bouteilles d'air peuvent atteindre 4500 psi (presque 320 bars) pour une contenance d'environ 1 L. Elles se rechargent sur des bouteilles d'air de plongée (appelées bouteilles tampons) équipées de connexions spéciales ou sur des compresseurs fixes ou mobiles de plus grande capacité.

Les régulateurs : Ils sont collés sur la bouteille d'air et se vissent au lanceur. Ils permettent de réduire la pression en sortie de bouteille. On distingue les régulateurs basse pression (B.P. 425 psi environ) et haute pression (H.P. 850 psi environ). Un régulateur basse pression permet de réduire le choc lors du remplissage du régulateur interne du lanceur. Selon certains, il permettrait aussi de pousser plus longtemps la bille dans le canon, améliorant la trajectoire de celle-ci.

Sans oublier, bien sûr, les diverses protections, tels que genouillères, coudières, shorts rembourrés, gants, vêtements de protection ou de style camouflage militaire ; à ce sujet une controverse existe dans le milieu du paintball, car les tenues de camouflage militaire donneraient selon certains une image militariste à ce loisir de détente. Néanmoins, malgré toutes les considérations sujettes à polémiques, les tenues camouflantes sont, sur certains terrains dotés d'une végétation dense, très efficaces pour se dissimuler de la vue des adversaires mais rarement utilisées sur les terrains de compétition.

Bien qu’il semble y avoir une certaine polémique au sujet de la simulation militaire au Paintball, la situation semble être très différente et cela dépendrait de la situation géographique/politique où le sport est pratiqué. De toute évidence, il semblerait que ce soit un sujet plus sensible dans les pays où les traces de la guerre sont encore bien visibles, tandis qu’au Canada par exemple, malgré la militarisation du jeu, les gens considèrent le sport comme une activité sportive récréative en famille, entre amis ou collègues de bureau. Au fil des ans il y a même de plus en plus de filles qui s’adonnent à ce sport puisqu’il s’agit d’une activité que les jeunes et les moins jeunes peuvent pratiquer.

« En Allemagne, la simulation était mal vue, tandis que l’Angleterre fut un des premiers pays européens à adopter ce style de jeu. En France, le Paintball avait une connotation militaire ; jouer au Paintball c’était comme faire la guerre. C’est pourquoi la France a inventé le speedball avec les obstacles gonflables ».

Romain Manière, journaliste spécialisé, canal D épisode : Comme à la guerre janvier 2011

Il y aura toujours un débat sur la violence dans le sport, c’est certain que la version militarisée du Paintball avec ses uniformes militaires, ses tactiques, des répliques d’armes de plus en plus réelles, des scénarios basés sur les films de guerre ou sur des missions historiques amène à y penser et pourtant certains spécialistes se sont penchés sur le sujet et voici ce qu’ils en pensent : « Ce que les gens veulent voir, c’est de mettre en scène des répliques de jeu de la guerre moderne… la simulation d’une réalité, d’une réalité virtuelle…on n’a jamais réglé le cas du guerrier en nous, du fait que la guerre est une réalité, le mâle humain est constitué, fabriqué, fait pour la brutalité, l’action, la violence. C’est très correct d’envoyer des gens jouer, ils ne font pas de mal à personne. Nous sommes une société de consommation de loisirs, le Paintball est un dérapage fantasmatique; vous voulez avoir la sensation d’un corps d’Élite dans le bois, dans un entrepôt. »

« Le Paintball ne reproduit pas l’armée canadienne ou l’armée américaine. Il reproduit ce qu’on pense de la guerre, il reproduit Hollywood les films d’action que l’on voit, une fiction, la simulation d’une reproduction. Nous sommes très loin de la réalité; la réalité n’intéresse plus personne! » « Les jeux qui représentent la guerre 39/45 en Europe ne seraient pas populaires dans les pays où la guerre est en cours ou dans les pays qui ont souffert. Là il y a une aversion pour l’uniforme, les armes, la violence. Tant que c’est frais dans la mémoire cela reste un sujet tabou. Dans une société loin de cela ça fait partie des jeux possibles. Le jeu va être de plus en plus intense si tu es éloigné de cette réalité».

Association Algérienne de Paintball-2012

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